Confettis à la Route du Rock avec Tame Impala

Cette année, La Route du rock nous a mené à un océan de bonheur

Ce fut un véritable bain d’amour. Mais qu’est-ce que c’était beau. C’était la route du rock 2019. Sous la pluie. Sous les projecteurs. Sous les embruns marins. Stop.


Trois jours de fin d’été

Les 15, 16 et 17 du mois d’août. Quelques baisers volés échangés devant Tame Impala. De tendres éteintes. Des éclaircies le jeudi. Des bottes en plastique pour sauter dans les flaques et la gadoue le reste du week-end. Vous étiez simplement divins. Il faut être amoureux pour aller à la route du rock. Amoureux de la vie, amoureux des gens, amoureux de la musique. 

15 août : on the road again

On échappe à la pluie grâce à une petite éclaircie, un rayon de soleil réconfortant. La météo est clémente et le ciel se dégage (oh oui!). On embarque en bateau avec Pond. Ça commence tout doucement, comme une caresse au coin de l’oreille. Le chanteur Nick Allbrook porte avec nonchalance un t-shirt old school violet. Il est théâtral, la fièvre l’a contaminé. C’est rock, électrique, presque décoiffant. Au clavier, un blond décoloré est d’une élégance sans effort. Sur scène, de grands sourires, des cheveux bouclés et une p’tite bière. Que demander de mieux? Des bulles se propagent dans le public. Sommes-nous dans un aquarium? Nick Allbrook crie “chouette”. Il ondule de tout son corps, se meut étrangement. Ils nous proposent une version australienne d’”Osez Joséphine”. “We love beeing in this country” nous confie tendrement le chanteur. Et poursuit “you’re beautiful”. Leur interprétation de Daisy est magique. “Merci à tous d’être gentils” concluent-ils amicalement. 

Punk un jour, punk toujours

Puis, au tour de Fontaines D.C. de nous enivrer. Ils ont des looks de premiers communiants et pourtant Dieu sait qu’ils sont rock. Bien énervés les garçons. Dans le public, des caterpillars, des looks grunges, des cuirs, des chaînes. Leurs paroles sont contestataires et engagées. Grian Chatten nous fait penser à un enfant hyperactif plein de ressources qu’on a du mal à canaliser mais qui regorge de talents. Il est comme prêt à rentrer sur le ring. Quant au guitariste, il nous rappelle étrangement le personnage de Stranger Things Jonathan Byers (bizarrement, ce même personnage fan des Clash).

C’est alors que IDLES débarque. Mais… quel charisme! Quelle fougue! Quelle fucking prestance! Ils inondent de leur présence tout le Fort. Joe Talbot comme possédé degage une vivacité sans limite. Mais quel démon sommeille en lui? Style rock impeccable, chemise rayée. On est matrixé. Qu’est-ce que c’est bon. Au loin, on aperçoit des pogos se former dans une folle énergie lorsque le chanteur retire sa chemise et dévoile son torse. 

Classique Stereolab

On retrouve alors un public plus mature devant Stereolab qui se révèle beaucoup plus calme. “Salut tout le monde”. Oh. Eh. Enfin une chanteuse! Un peu de rock, un peu de pop et un peu d’électro’. Ni plus, ni moins.

Des confettis magnétiques 

Le tant attendu Tame Impala vient alors nous couvrir de bonheur. D’abord, une vidéo complètement psyché, qui semble provenir d’un téléphone et filmer une scène surréaliste. Le public frissonne. Leur entrée est littéralement majestueuse. Un rencard au paradis! Des rêves fous s’offrent à nous. C’est voluptueux. La lumière reproduit comme des nuages, des coussins sur lesquels on s’imagine se laisser aller. Avons-nous rendez-vous sur Neptune? Il est fort probable. “Bonsoir, comment ça va?” prononce-t-il de sa voix si mélodieuse. “On s’appelle Tame Impala, on vient d’Australie. Merci beaucoup pour votre venir et écoute”, poursuit-il d’un français approximatif mais si séduisant. “Regardez.” “Vous êtes prêts?” WOW. Une pluie de confettis s’abat sur le public. C’est féérique. Tame Impala, ce sont des couleurs d’une pureté et d’une profondeur sans nom. Tame Impala, c’est aussi une expérience hors du commun. Quelque chose qui nous transperce profondément tout en légèreté et puissance. C’est pour cela que le public se déplace en concert. Pour vivre des moments comme ceux-là. Si doux et si intenses. Tame Impala a le pouvoir de rendre les gens amoureux transis. Que dire si ce n’est merci? À cet instant, l’expression “avoir des étoiles dans les yeux” prend tout son sens. Au-dessus de nos têtes, des néons se déplacent et forment des losanges. C’est design, à la fois travaillé et aérien. Les mélancoliques et les doux rêveurs ont pu laisser libre court à leurs émotions. 

Incontrôlable Jon Hopkins

COUCOU LES GÉRARDS

Pendant les festivités, on a croisé les Gérards et leurs petits mots insolites qui se sont glissés sur tous les sacs, k-way et casquettes de la Route du rock. L’emblématique, « J’te cherche partout et Tame Impala », le véridique, « On a bu juste », le décalé, « fin de série » le prévoyant et audacieux, « petit lapin, couvre-toi la carotte ». On les retrouve à la buvette, on en chope quelques uns et les affichons fièrement sur nos vestes. Les Gérards sont drôles. Ils osent tout. Et nous, on les adore.

Vendredi, une chaude soirée

Deerhunter mais vegan

Un concert, deux ambiances

La pop 70s de Altin Gün

Au dessus du public

Hot Chip pour rêver

Crows frappe !

Samedi, retour des cirés jaunes

C’est cliché oui, mais c’est cool et surtout nécessaire. The Growlers nous berce d’un rock presque pop. On ressent les influences des Strokes et d’Artic Monkeys. Le chanteur a opté pour trench de circonstance. Ses cheveux mi-longs et son style raffiné lui donne un côté mystérieux. C’est doux et à la fois rock. Juste déal pour l’heure. 

La playlist entre les concerts est juste géniale. On l’a veut! 

Metronomy sous une pluie d’étoiles filantes

Un gros clap d’entrée, pour ne pas dire une ovation. Des étrangers dans le public les attendent avec impatience. Metronomy a ce pouvoir de fédération. “La route du rock, ça va ?” À tour de rôle, les membres du groupe se présentent à l’aide d’une courte introduction. Juste trop chou. ”Happy to be here” nous glisse le chanteur, Joseph Mount. Le guitariste rajoute alors “and I love you”. Ils aiment la France et nous aussi on les aime. En guise de scénographie, la lumière sous leurs pieds. Cette même scénographie nous laisse un léger goût de déception. On l’attendait plus belle, plus spectaculaire, plus intense. À l’image de leur forte identité visuelle et de leur univers incomparable. Heureusement, le show en valait la chandelle. La musique est au poil. “Est-ce que vous savez chanter?” “Est-ce que vous pouvez chanter l’amour?” Les gens lui répondent en chantant. “J’entends pas très bien. Plus foooort!” poursuit-il en provoquant le public. Ils achèvent le concert sur ces mots, “You’ve been amazing”. Puissant et convaincant.  

Qui dit samedi, dit chenille

L’incontournable chenille, c’est ce moment intense de joie, de légèreté, d’insouciance et d’amnésie. On oublie ceux qui nous ont agacés. On laisse de côté nos rancœurs pour profiter d’une vague d’amour. Les gens rient, scandent des propos loufoques. Et puis surtout, ils s’aiment le temps d’un instant. Peu importe la musique, c’est drôle et bon enfant. 

Set nébuleux

Ensuite, Paul August prend place. Sa musique est ambiante, plutôt sombre. Tout est dans le minimalisme. Il y a peu de drop, c’est vaporeux, presque atmosphérique. Derrière lui, un écran d’ombres. On discerne des corps nus. L’artiste joue sur les effets de matière. Ce qu’il propose est assez expérimental, en connexion avec à la fois les ténèbres et l’essence de la nature. Il semble inspiré par les arbres et leurs histoires. Tellurique. Sa voix est transperçante, on aimerait qu’il la pose plus souvent. La piste se vide progressivement et nous partons les pieds mouillés mais les coeurs remplis d’amour.

Oktober Lieber d’Août

À très vite La Route du Rock! 

Written By: Jade Ropers

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